Mora Mora



Nous cherchions un nom pour le camping-car. Parce qu’après tout, il va faire partie intégrante du voyage, il en est même l’un des protagonistes principaux ! Et parce « camion » ou « camping-car » ne sonnaient pas assez doux à nos oreilles.

Après un brainstorming matinal avec ma sœur et mon beau-frère, l’idée est venue d’utiliser un terme étranger (voyage, voyage !), qui n’aurait pas vraiment de traduction en français.

Wanderlust (terme allemand désignant l’envie irrépressible de voyager) nous a évidemment fait de l’œil, mais pas l’unanimité. Nakama (mot japonais pour ces amis qui sont « comme des membres de la famille »), plaisait aussi à certains.

Et puis d’un coup, vestige remontant de mes souvenirs de vie malgache, est ressorti le nom que nous avons finalement tous adopté :

Mora mora (prononcer « mouramour »).

Cette expression Malagasy signifie doucement, tranquillement. Devenue le symbole de l’état d’esprit de l’île rouge, Mora mora est une incitation à prendre son temps et à se laisser aller, pour ne garder que la douceur de vivre. Une formule qui rappelle qu'on a le temps, que tout est possible, que tout viendra bien assez vite, que c'est facile, et qu'il ne tient qu'à nous que cela reste doux...

Au-delà du fait qu’il nous ait plu à tous, et que le mot « amour » se cache dans sa prononciation, ce terme me rappelle l’incroyable capacité des malgaches à être heureux avec ce qu’ils ont, aussi peu que ça soit. Il traduit très bien les motivations profondes de ce voyage et l’ambiance que nous souhaitons lui insuffler.

Ce matin, assise avec les enfants dans la dînette de Mora mora, sur la route de la mer pour aller retrouver les copains une dernière fois, je savoure ce baptême qui marque une nouvelle étape vers la concrétisation imminente de ce voyage que nous attendons tous avec une impatience grandissante.

De la liberté de ne pas avoir d'itinéraire


Quand nous avons commencé à évoquer ce voyage en famille, nous avons longuement planché sur la question du "où". Asie du Sud-Ouest ? Europe ? Amérique du Sud ? Nous avions tranché pour l'Amérique du Sud et commencé à tout planifier quand je me suis réveillée un matin en constatant que la forme que prenait le voyage n'était pas celle que je souhaitais : trop de logistique, trop de kilomètres, trop d'anticipation, trop d'inconnu...

Nous partons pour la première fois au long cours, avec trois enfants, dont la dernière a trois ans. Et nous avons envie de ralentir, de profiter, de simplicité, de facilité... Bref, le backpack en AmSud, ça nous faisait rêver mais ça ne cochait pas les bons critères !

Premier revirement donc : ça sera l'Europe, et ça sera road-trip en camping-car : pour avoir le confort de la maison qui bouge avec nous, un repère et des habitudes pour les enfants et surtout... la liberté !!

Pas de réservations à prévoir, pouvoir partir quand on n'aime pas et rester plus longtemps si l'on se sent bien. Pouvoir changer d'itinéraire en cours de route (il a déjà changé deux fois depuis que nous avons choisi cette option, et on compte sur moi pour le faire encore évoluer !)... Ce sentiment de n'avoir aucune contrainte a une saveur particulière : comme si tout était possible.

A ce jour, nous imaginons donc de passer le printemps entre Pays de l'Est et Grèce, pour remonter découvrir la Scandinavie en été, puis profiter de l'arrière saison en Italie et se reposer l'hiver prochain sur la péninsule ibérique. Mais on le répète : rien n'est figé ! Le seul moyen de garantir nos dates de passage quelque part est de prévoir de nous y retrouver...

Pour ceux que ça amuse : voilà le tracé prévisionnel. Je mettrai à jour le parcours réel au fur et à mesure et le lien est ici.

« Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin »


Pour nous, la grande aventure commence bientôt. On est à la fois très excités et un peu effrayés : à quoi est-ce que ça va ressembler ? Comment va-t-on faire pour vivre à 5 dans 15 m2 ? Saurons-nous profiter ? Et si il se passait ci, et si il se passait ça ? 

Mais une chose est sûre, malgré les peurs et les doutes, nous sommes profondément heureux d’avoir décidé de nous laisser guider par nos rêves...

L'école de la vie


« Et donc, c’est vous qui allez faire l’école aux enfants ? » Je ne compte pas le nombre de fois où cette question nous a été posée depuis l’annonce de notre départ ! 

Petit point sur la réponse : cette année est une année « off » pour les adultes, aucune raison qu’elle ne le soit pas aussi pour les enfants ! Pas de cours formels prévus donc, pas de suivi des programmes scolaires non plus. En revanche, nous sommes convaincus que chaque jour de ce voyage sera source d’apprentissage pour nous tous et a fortiori pour les enfants. Nous ne doutons pas qu’ils reviennent riches de multiples connaissances qu’ils n’auraient jamais rencontrées à l’école ! 

Et puis, les enfants sont depuis la rentrée dans une école démocratique, dont le principe fondateur est de laisser libre cours aux #apprentissagesautonomes, nous suivrons donc ce même fil conducteur pendant le voyage...