Voyage initiatique


Cette petite boule qui me chatouille le ventre en permanence (ou presque) depuis notre départ. Ce sentiment délicieusement désagréable : celui de vivre hors de ma zone de confort. Vivre un an de voyage, ce n’est pas vivre un an de vacances. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et, même si je n’arrêterais pour rien au monde et que je suis plus qu’heureuse de la richesse de cette aventure, je ne veux pas pour autant en occulter les aspects moins évidents.

Ne pas connaître la langue, ni les coutumes du pays dans lequel tu es. Ne pas savoir où tu dors le soir et ce que tu vas trouver sur ton spot enfin choisi et si tu vas t’y sentir en sécurité. Braver l’interdiction de camping sauvage et s’aventurer hors des sentiers battus pour tenter de trouver un endroit de rêve. Devoir penser à l’eau, au gaz, à l’électricité, à la sciure de bois (et en trouver). Avoir deux mains gauches et zéro connaissance en mécanique quand tu vis dans un camion. Vivre 24/24h, à 5, dans un espace très restreint et mettre ta patience à rude épreuve. Chercher un rythme qui convienne à chacun, vouloir voir mille choses tout en allant le plus lentement possible. Savourer de voir nos enfants libres, mais se demander si ce choix est juste.
Autant d’éléments qui concourent à nous maintenir dans ce drôle d’état d’excitation mélangée à une petite pointe d’appréhension, état qui nous colle à la peau depuis l’avant-départ. Et cet état est bien sûr l’expression de notre peur de l’inconnu, de ce que l’on ne maîtrise pas (encore ?).

Je dis souvent aux enfants de regarder leur peur en face et de décider quand ils seront prêts à la dépasser. C’est exactement là que j’en suis : je regarde mes craintes, je les jauge, je les confronte à ma raison, je joue avec elles, je prends le dessus, elles reviennent de plus belle... Tout ça au milieu d’une vie rêvée, entourée de ceux qui me sont le plus chers. Et avec le temps et l’envie de vivre chaque sensation à fond. D’aller au bout  de ce que je ressens. 

Je sais que ce qui est encore nouveau aujourd’hui deviendra facile et habituel demain. Et je suis heureuse de m’offrir cette opportunité d’élargir mon univers, de tester mes limites, de découvrir que je suis capable de plus que ce que j’imaginais. 

Bref, c’est confirmé : le voyage se vit aussi de l’intérieur. 





2 commentaires

  1. Si le défi sur la route est d envoyer valser ses préjugés et ses peurs, le plus difficile est de continuer une fois rentrés. Prenez votre temps et profitez comme si vous deviez rentrer demain! Nous suivrons votre aventure avec plaisir! Bonne route l happy family! ;)

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    1. Merci beaucoup de ce message et désolée de la réponse tardive : je viens de trouver la manip ! Mais je ne sais pas qui est Jess (ou plutôt laquelle !) 😅🙈

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