Chacun sa route


Je ne juge personne d’autre que moi. Ce chemin, c’est mon chemin, et je n’attends pas du voisin qu’il en fasse le sien. 
Je ne juge personne d’autre que moi, parce que je sais que je n’ai aucune légitimité pour évaluer les choix des uns et des autres, je ne connais pas leur histoire, ni leurs blessures. 
Je ne juge personne d’autre que moi, car je suis loin d’être parfaite et toujours cohérente, alors je ne vois pas pourquoi j’attendrais ça de qui que ce soit. 

J’expérimente, je fais de mon mieux, j’avance sur ma route, j’identifie mes valeurs fondatrices, je repère mes envies profondes, j’apprends à me connaître. Et je souhaite à chacun autant de joie que moi dans cette découverte de soi. 
Mais je comprends tous ceux qui ne suivront pas ce chemin-là : ce n’est pas le bon chemin, c’est mon chemin. Ce n’est pas la solution, c’est ma solution. 

Avant j’étais plus comme ci, maintenant je suis plus comme ça. Mais je ne suis pas meilleure maintenant. Je suis celle qui a vécu tout ça, celle qui a pris cette direction, celle qui a fait ces choix-là. 

Faire un choix ne signifie pas nécessairement déconsidérer celui qui en fait un différent. Faire un choix ne veut pas dire que je juge ceux qui font l’inverse. Ça veut simplement dire que c’est cette décision-là qui me semble le plus en accord avec moi. Pas avec toi, avec moi. 

Je mange majoritairement végétarien et bio et je comprends, respecte et apprécie ceux qui mangent autrement. 
Mes enfants sont dans une école alternative et je crois que cette décision n’appartient qu’à moi, cette école n’est pas meilleure que d’autres, elle correspond mieux à ma vision des choses. Et je comprends, respecte et apprécie ceux qui sont convaincus par d’autres modèles.
Je souhaite aller vers plus de simplicité, de solidarité et de sobriété et je comprends, respecte et apprécie ceux qui se sentent mieux dans leur cocon familial. 

Parler de mes choix et de leur raison d’être ne signifie pas juger ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. Ça ne parle que de moi ! Parler de mes choix, c’est les faire connaître, parce que pourquoi pas, ils pourraient faire sens pour quelqu’un, qui - lui - s’y retrouvera bien. Parler de mes choix c’est les faire exister, parce qu’ils ne sont pas toujours faciles à faire, même si ce sont les miens ! Parler de mes choix, c’est m’aider à trouver la force d’assumer certaines de leurs conséquences pas toujours agréables, notamment l’incompréhension. Parler de mes choix, c’est permettre à ceux qui les comprennent de venir jusqu’à moi, et m’apporter soutien et réconfort. 

Je vous souhaite à tous de jolis choix : les vôtres. Ceux qui sont justes pour vous et non pas pour moi. Ceux qui vous font sentir vivants, ceux qui vous aident à exister. 

Je ne juge personne d’autre que moi. Et d’ailleurs, je ne me juge pas. Je suis moi, imparfaite, incohérente et fatigante. Et ça me va, puisque c’est vraiment moi, et que je me sens bien comme ça ! 












On est rentré, c’est le pied !


Cette fois, c’est clair : le voyage (celui-là !) est fini. Alors, je ne suis pas fille à regarder derrière, mais j’aime à penser que j’ai tiré des enseignements de cette expérience et je propose de vous les livrer ici ! Je sais, aujourd’hui, que mes souvenirs sont remplis d’amour et de joie. Je sais que j’ai profondément aimé cette vie nomade et la liberté qu’elle procure. Je sais qu’hier n’est plus et que je ne peux pas décider de ce que sera demain. Je sais que l’important n’est pas ce que l’on vit ou ce qu’on a vécu, mais ce qu’on en fait. Je sais que la peur me fait aller à l’opposé de mes aspirations. Je sais que le plus beau cadeau que je puisse m’offrir, c’est un regard apaisé sur ma vie et le temps d’en profiter. 

J’ai surtout compris que peu importe que l’on voyage ou non, peu importe combien de temps et où, peu importe notre modèle, ce qui compte c’est de vivre aligné avec ses convictions. 

C’est pour ça que ce retour me semble tout à fait positif pour nous, il n’est pas subi. Nous ne mettons pas en pause notre « vrai nous » pour réintégrer un rôle qui ne nous convient pas. Nous rentrons, avec en tête l’importance de vivre un quotidien en adéquation avec nos aspirations et nos valeurs. 

Nous sommes rentrés depuis deux semaines, nous allons bien, nous sommes heureux. Les enfants ont retrouvé avec une facilité déconcertante le chemin de l’école et se sont fait en quelques heures une jolie place au sein du collectif de Noèsis qui s’était considérablement agrandi depuis notre départ. J’ai, pour ma part, intégré l’équipe de l’école avec une joie non feinte. C’est un projet qui me tient fortement à cœur et je sens à quel point je vais pouvoir apporter, autant que je me sens nourrie. Il est agréable de se lever le matin avec entrain et de sourire à l’idée des nouveaux défis à relever. Et je suis ravie de passer à l’action et la concrétisation, après ce magnifique temps de retour vers soi et de partage familial qu’à été notre voyage.

Nous avançons également à grand pas dans notre projet d’habitat collectif. Nous sommes heureux de nous projeter dans une vie d’entraide et de complémentarité. Nous prenons plaisir à co-construire, à composer, à concrétiser, à rêver ! Actuellement, le groupe est en cours de constitution et l’aventure humaine a déjà démarré, nous n’avons pas fini de nous enrichir de l’autre... Nous commençons aussi à visiter quelques lieux, pour le plaisir et pour imaginer ce qui nous est accessible, mais nous savons que tout ça prendra du temps et que la priorité est un collectif stable et tourné vers des objectifs communs. 

Et puis, à côté de la mise en œuvre de tous ces beaux projets, on se repose : parce que l’on n’avait pas eu une activité quotidienne aussi soutenue depuis longtemps, et qu’on a clairement un rythme à reprendre ! 

Bref, ce retour est joyeux, intense et nous ne manquons pas d’occupations enthousiasmantes ! 
Nous n’avons aucun regret, mais beaucoup d’envies. 

« Le plus grand des voyageurs n'est pas celui qui a fait 10 fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui même » Ghandi