De la théorie à la pratique


Qu’il est difficile d’avancer sur le chemin de mes convictions ! Vous savez, tous ces jolis concepts dont je vous rebats les oreilles depuis mon départ? Lâcher-prise, temps, liberté, présence... Et bien, soyons honnêtes : ils sont (pour le moment) plus ancrés dans mes lignes que dans mes tripes. 

C’est un constat que je fais régulièrement : ce que je sais (avec ma tête), ce que je sens (avec mon cœur), je ne le vis pas immédiatement (avec mon ventre). Et parfois, souvent même, l’intervalle entre le moment où j’adhère et le moment où j’incarne est long. Très long. Pourtant, je pressens intuitivement que ces idées sont bien miennes et qu’elles répondent à ma vérité profonde. Mais, il y a tellement à déconstruire, avant de pouvoir ajouter chacune de ces pierres à l’édifice de mon épanouissement.

Depuis quelques années déjà, je tente de regarder avec bienveillance et honnêteté chacune de mes croyances, chacun de mes conditionnements et de les passer au crible des trois passoires de Socrate (après tout, eux aussi ne sont que des « on dit »). Sont-ils vrais ? Sont-ils agréables ? Sont-ils utiles, aidants ? Il faut bien l’avouer : l’ampleur de la tâche est énorme. Infinie ! Se confronter à la véracité de mes croyances est parfois (souvent) douloureux. Admettre que ce j’ai toujours « su » pourrait être envisagé autrement, met mon ego à rude épreuve. 

Heureusement, j’avance. Chaque jour, je fais quelques pas. Parfois en arrière, parfois tellement infimes que je ne les vois pas. La lutte entre mon mental effrayé de cette perte de pouvoir latente et mon être libéré et apaisé, est intense. Parfois usante. 

C’est dans ces moments-là, ceux où j’ai l’impression d’être coincée avec mes peurs et mes croyances limitantes, ceux où je me remets à courir sans raison, ceux où je voudrais tout contrôler de nouveau, ceux où je crie au lieu d’accueillir, ceux où je tends à me juger, c’est dans ces moments que j’utilise mon arme anti-doute : je regarde derrière moi. Et je mesure le chemin parcouru, depuis 5 mois de voyage. Depuis 4 ans de thérapie. Depuis 7 ans de prise de conscience. Depuis 20 ans d’autonomie. Depuis bientôt 40 ans de vie... 

Je regarde derrière moi et je vois, à quel point cette quête d’authenticité m’a permis de me rapprocher de moi, en m’éloignant de l’idée que je m’en faisais. Je vois comme je me sens plus alignée, plus cohérente. Et je sais, au plus profond, que je suis sur la bonne voie. 

Alors bien sûr, je suis loin d’être arrivée. D’ailleurs, je sais bien que l’on n’arrive jamais. Mais je suis en chemin. Et j’avance. Et si long et sinueux que soit ce chemin, c’est un chemin d’amour et de conscience. Ma vie n’est bien sûr pas rose tous les jours, mais plus le temps passe et plus mes jours se teintent d’une lumière bienfaisante, dont je ne suis pas loin de penser qu’elle pourrait s’apparenter au bonheur. 











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