Inlassablement, cette question revient, dès que nous croisons de nouvelles personnes. Et plus on me la pose, plus je réalise à quel point l’école est assimilée à la réussite dans notre société. Pourtant, loin de m’inquiéter pour leur « réussite », je suis chaque jour émerveillée de voir tous les apprentissages mis en œuvre par les enfants au cours du voyage. Par les nouvelles compétences et connaissances acquises comme ça, l’air de rien, sans intention ni programme.
Alors pour l’école, on ne fait rien ! Ou plutôt si : on fait confiance à nos enfants. Et comme nombre de voyageurs avec lesquels nous avons eu la chance d’échanger, nous constatons qu’ils disposent de ressources insoupçonnées. Une envie de découvrir et de comprendre illimitée. Une capacité à essayer, rater, recommencer que l’on n’aurait même pas osé espérer. Et surtout, un plaisir à expérimenter et à découvrir à mesure que les occasions se présentent qui me gonfle le cœur à chaque fois que j’en prends conscience...
Ils apprennent parce qu’ils jouent ensemble et qu’ils doivent se mettre au niveau de l’autre, pour que le jeu soit intéressant. Ils apprennent parce qu’ils jouent avec des enfants dont ils ne parlent pas la langue et qu’il faut alors trouver des alternatives : améliorer son anglais, développer son empathie, dépasser sa timidité, inventer une langue des signes, chercher des traductions... Ils apprennent parce que ce qu’ils vivent les intéresse et qu’ils veulent comprendre leur environnement, son histoire, sa géographie, sa culture. Ils apprennent parce qu’ils ont du temps et la liberté de mettre en œuvre tel ou tel sujet d’exploration. Ils apprennent parce qu’ils vivent dehors et qu’ils ont tout loisir d’observer la nature autour d’eux. Ils apprennent parce que nous parlons, avec eux ou avec d’autres, et qu’ils s’intéressent à ces échanges. Ils apprennent les uns des autres puisqu'ils ont des savoirs différents... En fait, les sources d’apprentissage sont naturelles et illimitées !
Avant de partir, les enfants avaient eu la chance de passer quelques mois au sein d’une école démocratique. Et nous avions eu le bonheur de découvrir la puissance de la liberté et de l’apprentissage autonome. Cette expérience nous a grandement aidé à aborder sereinement le rapport à l’apprentissage pendant le voyage. Elle nous a permis d’acquérir une posture plus juste par rapport aux enfants et aux attentes que nous avons pour eux. Aujourd’hui, cette école est probablement la raison qui fait que nous sommes tous sereins à l’idée de revenir. Savoir qu’ils pourront continuer à apprendre à être comme ils sont, à respecter leurs besoins, à cultiver leur confiance, à faire fructifier leur liberté... Qu’ils disposeront d’un terreau sain, respectueux, juste, pour grandir en étant à l’écoute d’eux-mêmes et des autres.
Socrate disait : je sais que je ne sais rien. Je ne sais pas ce qui est bon pour mes enfants. Je ne sais pas de quel bagage ils ont besoin pour faire de leur vie le meilleur des voyages. Je ne connais pas la société dans laquelle ils s’apprêtent à grandir. Mais je crois que je peux leur donner confiance en leur capacité infinie à trouver par eux-mêmes les réponses à ces questions. Et pour ça, je privilégie une chose : leur bien-être et leur sécurité. Car je crois que c'est quand on se sent bien et libre qu'émerge l'envie d'apprendre et de comprendre.
Bref, pour nous ici, l’école c’est la vie !!
Je partage totalement ton avis.
RépondreSupprimerIl y a peu j'écoutais une interview de Greg Denning et il considère que pour que ça e passe bien (du côté des parents), la question la plus importante à se poser est celle de la direction, des souhaits de futur que l'on a. Pour lui, l'important est que ses enfants savent poser des questions (ainsi ils pourront apprendre sur tout et n'importe quoi) et qu'ils aient le goût de se dépasser eux-même.
Merci pour ce message et désolée de ma réponse tardive, je viens de découvrir comment faire ! Je ne connaissais pas Greg Denning, merci du partage...
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