Le voyage, l’aventure, et nous dans tout ça ?



S'il y a bien une chose à laquelle on s'attendait, c'est que le voyage nous fasse tous évoluer, bouger. Et bien, c'est confirmé ! Premier bilan familial deux mois après le départ…

Héloïse : paradoxalement, cette vie sur la route m’apaise autant qu’elle suscite mon anxiété. Toute cette nouveauté met en effet à mal mon caractère de control freak, mais j’apprend doucement à me laisser porter et, objectivement, je progresse beaucoup ! Le voyage confirme en même temps ma grande adaptabilité et ma tendance à la débrouillardise. Ma capacité à chercher des solutions plutôt que perdre mon énergie à étudier les problèmes. Et surtout, notre quotidien partagé, sans échappatoire possible, me permet de réaliser que mes limites ne sont pas toujours celles que j’aurais imaginées et que j’ai encore un petit travail de patience à effectuer. Même si, là encore, je vois déjà la différence avec nos premières semaines. Enfin, mais personne n’en doutait, chaque échange, chaque chose que j’apprends sur l’endroit où je suis, chaque moment que je vis, suscite en moi de nouveaux questionnements. Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j’erres...? Je n’en suis pas encore au début de la fin avec mon mental tout terrain !
 
Alexandre : il aura été probablement le plus tiraillé d’entre nous. À la fois conscient et heureux de vivre une belle aventure mais contraint par cette vie à cinq. Il faut dire aussi, peut-on imaginer pire pour un adolescent que d’être coincé 24/24h avec ses parents et jeunes frère et sœur (et avec un réseau 4G plus qu’aléatoire en plus 😅) ?!? Mais, malgré quelques tensions mère-fils parfois, Alexandre fait aussi preuve de plus en plus d’attention envers les gens qui l’entourent. Il prend une assurance plus sereine et a moins tendance à la confrontation. Il devient un jeune homme épanoui et majoritairement souriant, bien dans ses baskets et de plus en plus à l’aise avec « l’autre ». Il trouve sa place, son équilibre et nous apprenons à faire évoluer nos réponses parentales pour nous adapter à ses nouveaux besoins. Il a également totalement changé de rapport avec son frère, avec qui se noue une jolie complicité. Et il porte sur sa sœur un regard tour à tour protecteur et attendri ou agacé et exigeant.

Petit Mael : prend doucement de l’assurance. Lui, qui appréhendait un peu l’inconnu du voyage, trouve particulièrement son compte dans cette vie d’escargot, et n’hésite pas à demander quand  on va rentrer « à la maison » pendant nos visites et balades. Un peu inquiets la première fois qu’ils nous a posé la question (euh, dans plusieurs mois mon chéri, pourquoi ?😬😅), nous avons compris qu’il s’était en fait très bien approprié son nouveau lieu de vie, dans lequel il a sa « chambre » et ses repères. Nous lui découvrons un tempérament velléitaire et beaucoup de persévérance. Il passe ainsi de longues heures à s’entraîner à lire, juste parce qu’il en a envie et que ses livres l’intéressent... Il se challenge, se dépasse, s’affirme, et ça fait plaisir à voir ! Mael nous a également révélé sa très grande curiosité, notamment pour la mythologie grecque qui l’a littéralement passionné.

Petite Jeanne : toujours plus grande, toujours plus libre, elle semble avoir l’âme d’une aventurière. Tout l’intéresse, elle est à l’aise partout, avec tout le monde. Nous remarquons sa grande autonomie, entrecoupée de petits moments limite régressifs, comme son irremplaçable biberon du matin et ses 12 doudous qui font successivement office de couvertures, personnages de contes ou générateurs de câlins (voire de paillassons!!). Elle fait preuve d’une imagination débordante et peut passer des heures à jouer dans son monde enchanté, à se raconter des histoires, tenant à elle seule les rôles de tous les protagonistes de ses récits fantastiques et merveilleux.

Yves-Marie : augmente en flèche sa tendance à aller vers l’autre, à engager la discussion - même en anglais, lui qui me laissait tout le temps parler avec les non francophones. Chaque jour, il développe de façon évidente son appétit de rencontres. Très à l’aise dans cette vie sans rythme ni contrainte (mais ça, ça n’est une surprise pour personne !), il est de plus en plus détendu (ce qui pour le coup, peut paraître incroyable, venant de lui !). Ses conflits intérieurs (et bien cachés donc!) disparaissent petit à petit, y compris concernant l’après voyage. Il trouve beaucoup de satisfaction à la « sobriété heureuse » engendrée par notre actuel mode de vie.

Quant à l’équilibre familial, il est chaque jour plus évident. Nous souffrons finalement assez peu de la promiscuité et n’avons pour le moment pas vraiment éprouvé le besoin « d’aller voir ailleurs si j’y suis ». Une sorte d’autorégulation s’est naturellement mise en place, chacun œuvre au bien-être collectif à la mesure de ce qu’il se sent capable de faire, notre mieux à chacun étant différent chaque jour, mais la balance globale semblant plutôt bénéficiaire ! Nous mettons cette facilité sur le compte (entre autres) de la météo, à qui nous sommes grandement redevables, pour ne nous avoir encore jamais contraints à rester cloîtrés dans Mora mora. La magie des rencontres, la beauté des paysages, le plaisir d’être ensemble et la soif de découvertes ont fait le reste !







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