Le sens du voyage


 

Au gré des rencontres et des échanges, nous avançons. Et nous apprenons. 

Certains ont trouvé en Albanie quelque chose qu’ils n’ont perçu nulle part ailleurs. D’autres n’ont pas aimé ce pays, trop sale, trop rustre. Quelque voyageur est tombé amoureux de la Slovénie, quand son voisin n’y a rien vu d’exceptionnel. Eux visitent le pays à travers ses musées, quand lui préfère s’imprégner des paysages. Ce van reste fermé à notre arrivée, mais le couple d’à côté propose de partager son repas. Certains s’arrêtent à ci, d’autres à ça... Et nous dans tout ça ? Comment savoir si nous allons penser/sentir plutôt comme lui ou comme toi ? 

Le voyage, c’est aussi ça : voir, vivre, sentir. Avec nos yeux à nous. À cœur ouvert. Portés par le vent. Garder l’esprit libre, ne pas (trop) s’encombrer des avis des uns et autres, porter un regard neuf, vierge de préjugé, sur ce qui nous entoure. Pour peut-être, si l’on a réussi à se libérer de nos a priori, toucher du doigt l’essence de l’endroit...

La générosité de l’accueil dépend de notre capacité à voir ce que nos hôtes ont de meilleur à nous offrir. La qualité de l’expérience est proportionnelle à la confiance que nous portons à la vie et à ce qu’elle nous présente. 

Ce qui nous convient le mieux, ne parle que de nous. Et pour l’identifier, il nous faut l’expérimenter. Passer là où l’on se sent mal permet de prendre conscience qu’ailleurs on était bien. Être bien là où d’autres ont fuit, aide à réaliser que nous sommes uniques et que notre vérité nous appartient. 

J’aime l’idée que cette vie offre chaque jour aux enfants l’opportunité de mesurer que la différence est une chance. Que celui qui ne pense pas comme nous n’en est pas moins valable pour autant. Que son histoire n’est pas la nôtre et que nous ne pouvons que tenter de le comprendre. 

Se libérer de notre peur de celui que l’on ne ne comprend ni ne connaît. Chercher en chacun ce qui nous rassemble, plutôt que ce qui nous sépare : et si c’était ça, le sens du voyage ? 









Aucun commentaire