Croatie, je t’aime, moi non plus


J’ai aimé la Croatie autant qu’elle m’a agacée... 

Elle est belle, vraiment. Sa réputation n’est pas usurpée. La nature y est reine, les côtes sont splendides, découpées en une multitude de petites criques de rochers plongeant dans une mer cristalline. On y circule d’île en île, l’eau est chaude, les voiliers y sont au paradis. La moindre ville ancienne, le moindre vestige est préservé, entretenu, valorisé. Un régal pour les yeux, et un tourisme facilité.

Oui, mais le tourisme justement, parlons-en ! Il est l’or noir du pays, et ça se sent. Pour la première fois depuis notre départ, j’ai l’impression d’être confondue avec mon portefeuille. Tout est cher, excessivement : parkings, visites, restaurants, parcs nationaux... et tout ça pour quoi ? Pour se retrouver à sillonner les pavés chauds entre deux hordes de visiteurs russes ou japonais ? À faire la queue pour faire la (même) photo des chutes de Krka ou de Plitvice ? Et le summum de l’abus ? Quand nous avons rebroussé chemin plutôt que payer 5€ par personne pour accéder à... une simple plage ! Du coup, on est allé à celle d’à côté, aussi jolie, mais moins connue des Routards et autres Lonely Planet.

Autre couleuvre croate : nous qui avions quasiment exclusivement favorisé le camping sauvage jusqu’ici, sommes contraints d’aller payer des sommes exorbitantes pour passer la nuit dans des campings surpeuplés, parce que le gouvernement croate, surfant sur la manne financière de l’hyper tourisme, nous menace de plus de 1000€ d’amende en cas de nuit passée illicitement sur le domaine public, même loin du monde en pleine nature... Et la seule fois où nous avons quand même tenté le coup, les voisins à qui l’on avait demandé si nous dérangions nous ont répondu, gentils mais pas trop quand même, que ok, on pouvait rester, mais une nuit maxi. On n’en demandait pas plus et on comprend le besoin de se protéger de l’invasion (rappelons-le : Mora mora a la discrétion inversement proportionnelle à son niveau de confort...), mais franchement, on ne gênait personne !

Alors certes, nous avons réussi à sauver quelques nuits dans des petits campings de rêve. Certes, nous avons croisé quelques croates au sourire vrai et à l’accueil sincère (et nous ne doutons pas qu’il y en ait mille autres, nous ne les avons juste pas croisés !). Certes, nous avons assisté émus à un super spectacle de danse traditionnelle en plein air qui nous a montré une très jolie facette de la culture locale. Mais je dois avouer que visiter la Croatie après la Grèce, c’est comme manger de la glace Haagen Dazs après avoir testé un petit glacier artisanal : c’est plus cher et loin d’être aussi bon. (je l’ai cherchée longtemps celle-là !).

Rendons à César ce qui est à César : vous allez adorer la Croatie. Et vous aurez raison ! Elle cumule culture riche, architecture préservée, gastronomie de qualité, climat idyllique et paysages à couper le souffle. Mais, pour voyager sans plan, sans le sou, en quête de rencontres et avides de liberté, elle n’est pas adaptée. Je précise tout de même que nous avons simplement longé la côte, sans avoir le temps d’aller explorer la région de Zagreb, des forêts et des montagnes. 

Bref, sans rancune, on en aura quand même tiré quelques jolis clichés. 










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