Crna gora : la montagne noire


Passée la frontière Albano-monténégrine, le contraste est frappant : on se croit revenu en Grèce ! On retrouve une végétation plus luxuriante, les charrettes ont disparu des routes, les bas-côtés ne sont pas envahis de déchets, les maisons sont finies, voire proprettes avec leurs jardins au carré et leurs gazons à l’américaine... Bref, retour à un mode de vie beaucoup plus occidentalisé. Et, constat évident après à peine quelques kilomètres : le Monténégro est plus riche que sa voisine Albanie. Ça se sent jusque dans les supermarchés, tristement remplis de cochonneries à longueur de linéaires. La malbouffe occidentale a envahi les rayons et les monténégrins semblent méconnaître les richesses agricoles dont ils disposent, à la différence de leurs voisins albanais ou grecs. 

Le pays est connu pour ses réserves naturelles, notamment le Parc national du Durmitor, au nord-est, que nous n’aurons malheureusement pas le temps d’aller voir : nous avons prévu de visiter la Scandinavie cet été, il est temps de remonter. 

Nous nous dirigeons donc vers l’ouest et la côte adriatique, après être arrivés par les magnifiques chutes de la rivière Cijevna et ses eaux turquoises et avoir traversé le Lac Skadar, toujours aussi beau de ce côté de la frontière. Cependant, malgré une jolie plage de sable noir à Ulcinj, nous serons globalement très déçus par la côte Monténégrine et ses villes anciennes aux airs de village Disney, voire carrément transformées en hôtel de luxe pour milliardaires russes, comme la très belle Sveti Stefan, rendue totalement inaccessible au commun des mortels bien qu’elle reste l’emblème du pays sur tout bon guide touristique qui se respecte. Plus nous remontons vers le Nord, plus la côte est urbanisée, avec une densité frôlant celle de Monaco quand on arrive vers Budva. 

Bref, vous l’aurez compris, nous ne sommes pas séduits ! Nous choisissons donc de très vite remonter vers Cetinje, capitale culturelle du Pays et surtout vers son parc national du Lovćen voisin. Changement de décor : les paysages sont magnifiques, la nature est préservée, nous croisons très peu de monde, nous sommes beaucoup plus dans notre élément ! Nous y resterons deux jours, histoire de faire le plein de montagne, de se balader, de se faire une super session d’accrobranche au cours  de laquelle les trois loulous m’ont impressionnée par leur témérité et leur ténacité. Et surtout, de rencontrer une jolie famille de français avec laquelle on a tout de suite bien accroché et dont la petite blonde de cinq ans est vite devenue inséparable de notre grande minette ! 

Après les montagnes, nous descendons vers l’incroyable Fjord de Kotor par la fameuse Serpentine, route qui porte (trop) bien son nom et qui nous aura donné autant de fil à retordre que de vues époustouflantes ! La route est étroite, haut perchée et croiser n’importe quel véhicule arrivant en face relève du défi. Nous y arrivons cependant, avec l’aide d’un gros bus qui nous précède puis nous fait suite, obligeant les voitures et camions en cours d'ascension à reculer jusqu’à pouvoir nous laisser passer. On ne va pas vous le cacher : nous avons eu le souffle coupé, mais la vue n’en était pas toujours responsable ! 

Une fois en bas, nous découvrons une baie de Kotor enchanteresse, succession d’églises côtières et de jolis villages fortifiés accrochés au pied des montagnes, lesquelles plongent directement dans cette retenue de mer aux allures de grand lac. Un régal pour les yeux et une délicieuse ambiance, malgré une présence touristique massive... 

Mais il est déjà temps de passer en Croatie et de quitter pour quelques jours la vie sauvage, puisque ce pays, plébiscité par les touristes européens, sanctionne maintenant sévèrement le camping en pleine nature. 








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